Pino Pandolfini















PINO PANDOLFINI

            Appelé à étudier l’œuvre de Pino Pandolfini en 1995, le critique d’art italien Giuliano Sérafini intitule son analyse « la constance de la diversité » et insiste sur le caractère expérimental du travail de l’artiste italien qui fait de l’art une sorte de territoire à conquérir.       
            De fait, plus que la systématisation d’un style Pandolfini privilégie l’expérimentation et le « work in progress ».
            On ne s’en étonnera pas. Né à Gambettola en Emilie Romagne en 1947, sa formation débute auprès des artistes radicaux que sont les frères Léoni, Mario le graveur et Carlo le sculpteur, pour se poursuivre à l’école des Beaux Arts de Bologne dans l’atmosphère contestataire qui prévaut autour de 1968.
            La mise en doute de tout système, caractéristique de l’Italie de cette époque, et le travail de la gravure resteront des constantes de la vie et de l’œuvre de Pino Pandolfini.
            Mise en doute, incertitude, le jeu sur les dimensions temporelles et spatiales constitue le motif central autour duquel s’ordonne sa production. Il met en valeur les traces que tel ou tel processus imprime à la matière. Et s’il s’amuse à rendre incertaine notre perception, s’il cultive l’ambiguïté, c’est pour suggérer une relation entre l’aujourd’hui et l’hier, pour donner à voir l’épaisseur historique des choses et des lieux, pour rappeler que tout être et toute terre sont empreints de mémoire.
            Il s’agit donc d’un travail inlassable sur la trace qui, fugace, ténue, d’ordinaire à peine perceptible, organise et détermine néanmoins tout devenir. C’est sans doute cette omniprésence de la mémoire, socle de toute culture, qui donne à la production de Pino Pandolfini son caractère aristocratique.


LA MATIÈRE, LE GESTE, LA NATURE

  Dès 1973 Pino Pandolfini se met à voyager en Grèce, dont les violents contrastes et le caractère sauvage le fascinent. C’est à cette nature méditerranéenne qu’il confie le soin de graver ses plaques de cuivre en les trempant plusieurs mois dans la mer. Puis, retravaillant ce que la nature lui rend, il explore l’infiniment petit pour le donner à voir, par un changement d’échelle, immense, explosif, tellurique, dans ses tableaux de grands formats.

            L’impulsivité et l’immédiateté du geste qui caractérise le travail gravé de Pandolfini s’étend à sa peinture. Les dimensions imposantes de ses tableaux ont une valeur fonctionnelle. Ces formes semblent nées de noyaux explosifs qui ont tendance à déborder du cadre conventionnel du tableau. Ecriture expressionniste et juteuse qui tire son harmonie du soin porté au choix des couleurs. (D’après Béatrice Spiliadi, critique d’art)

            La peinture de cette époque est née de ma rencontre avec la nature. La Grèce fut pour moi le théâtre de ce premier vrai contact avec elle. Vu de haut, le paysage forme un ensemble morcelé, comme une vitre brisée dont chacun des morceaux acquiert sa forme propre. C’est une mosaïque vivante. Qu’ils s’éloignent ou se rapprochent, ses éléments conservent toujours cependant un fil conducteur. Chacun garde l’empreinte de son passé, les formes de vie primitive et simultanément, la force vitale de son évolution.
Lumière – obscurité – eau – feu : c’est à partir de ces éléments que commence mon travail.
(Pino Pandolfini)

Cet axe de travail a fait l’objet des expositions suivantes :
1980 Argos (GR) Salle du Parc Municipal
1981 Athènes (GR) Centre Artistique et Culturel « Ora »
1981 Salonique (GR) Musée Archéologique de Salonique
1983 Kifissia (GR) Galerie « Anémos »




LES MODÈLES DE LA GRÈCE ANTIQUE

            Mais la Grèce n’est pas seulement terre de feu et d’ombre. Elle a nourri les civilisations sur lesquelles se fonde notre culture occidentale. Ainsi, la dimension temporelle croise-t-elle la dimension spatiale.
Pandolfini évoque l’épanouissement sublime de l’art de la Grèce antique comme une incantation, sous forme d’ombres immédiatement identifiables. Pour cela il convoque la multitude anonyme dans une structure réticulaire qu’il nous tend comme un miroir projectif.

            Travaux de techniques mixtes, intégrant les silhouettes de chefs d’œuvre de la Grèce antique, où l’image parvient à une consécration d’ordre mythique jusqu’à se transformer, suivant une intuition proche de celle de Warhol, en stéréotype.  L’observateur peut faire l’expérience du niveau de pénétration visuelle et psychique de l’image au sein même de ses propres mécanismes perceptifs. Pandolfini associe en somme la communication et la divulgation aux moments uniques de la civilisation qui est à la base de la pensée occidentale. Il en résulte des formes où la mémoire collective et la technologie viennent à se trouver dans une improbable synthèse, au point de produire une tension entre le visible et le caché, comme si l’image avait été saisie juste après son apparition ou un instant avant sa disparition. (Giuliano Sérafini)

Cet axe de travail a fait l’objet des expositions suivantes :
1985 Bologne (Italie) Galerie « Circolo Artistico »
1986 Athènes (GR) Galerie « Trito Mati »
1989 Kifissia (GR) Galerie « Epochès »
1989 Ioannina (GR) Musée Archéologique de Ioannina
1990 Chios (GR) Centre Culturel de Chios « Omeirio »
1990 Alexandrie (Egypte) Galerie « L’Atelier »
1991 Salonique (GR) Musée Archéologique de Salonique
1995 Athènes (GR)  Centre Culturel « Mélina Mercouri »
1996 Nauplie (GR) Galerie d’Art de Nauplie, Banque Nationale de Grèce, Pinacothèque Municipale de Nauplie
1996 Le Caire (Egypte) Zamalek, Galerie « Achénaton »
1997 Alexandrie (Egypte) Galerie « L’Atelier »
1997 Alexandrie (Egypte) XIXéme Biennale
2004  Mycènes (GR) Colline Xénia

            Cette démarche amène notamment Pandolfini à imaginer l’imposante installation de la TRIÈRE.

           
            La Trière de Pandolfini, artiste au comportement pictural multidimensionnel et original, en tant que véhicule de mise en relation de symboles et d’analogies hétérogènes et interculturelles, ne communique ni image nostalgique, ni idolâtrie archéologique mais des traditions de figures d’altérité déterminées par différents paramètres et divers cadres sociaux, historiques et culturels. (Sania Papa, critique d’art, Directrice du Centre d’Art Contemporain de Salonique)


            En utilisant et en réadaptant ses codes picturaux personnels déjà établis, Pandolfini invente et instaure une relation originale et complice d’interaction et de développement projectif entre la peinture d’une part, la sculpture et la gestuelle constructive spontanée d’autre part, donnant ainsi de nouvelles dimensions et une nouvelle orientation à la peinture. (Sania Papa, critique d’art, Directrice du Centre d’Art Contemporain de Salonique)


Depuis des années mon travail est basé sur l’entrelacement de visages dont le réseau constitue la matière première à l’élaboration de formes et de figures. Cette fois les visages gonflent les voiles du bateau.
            La voile, avec son mouvement dans l’espace, voyage dans le temps. Elle se meut grâce au vent, mettant en relation le passé avec le présent. Le vent l’ouvre, la dirige, lui imprime un mouvement, comme nos pensées viennent et se perdent. Les visages sont absents, ils se projettent dans le vide. Ils sont concrétisés par une ligne pour revenir ainsi dans nos esprits, aujourd’hui. Ces visages ne représentent pas des hommes, ce sont des sous-entendus de la mémoire, des signes présents, des messages chargés d’histoire. Notre histoire. (Pino Pandolfini)


La Trière a été exposée à l’École Nationale Polytechnique d’Athènes (GR) en 1999


            Mais jouer avec le temps n’impose pas le retour au passé. Jouer avec la dimension temporelle, c’est se jouer du temps. Pandolfini reprend donc l’entrelacs des visages anonymes en usant de leur densité pour projeter dans l’espace des figures, contemporaines cette fois. Arrachées à leur contexte, à leur finitude, elles acquièrent à leur tour un statut de modèle. Elles sont comme suspendues.
De façon homothétique, le jeu de la densité des signes fonctionne comme un filtre perceptif qui les absorbe et les renvoie, les rend simultanément présentes et absentes. Elles voyagent. Et créent un climat énigmatique propre à faire voyager.


Cette direction de travail a notamment fait l’objet d’une exposition
1995 Athènes (GR) Centre Culturel « Mélina Mercouri »

TRACES DANS L’ESPACE
     
            Le travail que je propose ici est l’aboutissement d’une longue série de peintures, gravures et sculptures que j’ai commencée en 1983 et que j’intitule TRACES DANS L’ESPACE. Ce sont les traces des animaux d’aujourd’hui et des dinosaures, les traces de notre civilisation, celles qui après des milliers d’années détermineront l’identité de notre époque. Simultanément, ces traces prennent la forme de trajectoires spatiales qui nous font voyager dans le temps. (Pino Pandolfini)

            Il s’agit de lignes basiques et de structures en rayon qui renvoient à des spectres lumineux, à des pulsions magnétiques quelquefois à des trajectoires lasers : énergie en acte, matières qu’on pourrait appeler « immatérielles », état naturel dans sa forme la plus pure… La perception visuelle évoque des traces, des  scies, des routes ou des  parcours, peut-être même des cartes, qui se manifestent au sein d’une dimension qui n’est plus celle de la peinture conventionnelle mais plutôt un  espace plus profond qui pourrait être idéalement mesuré par une nuit étoilée. (Giuliano Sérafini)


Cet axe de travail a fait l’objet des expositions suivantes :
1995  Athènes (GR) Centre d’Art et de Culture « Smaragda Ioannatou »
2001 Athènes (GR)  Bâtiment « Argyrometaleumaton & Barytinis »



GRAVURES ET GRAVEURS

La rencontre de Pino Pandolfini avec Mario Léoni fut décisive. Non seulement parce que celui-ci fut le premier professeur de celui-là – et non des moindres – mais aussi parce que la séduction qu’exerça d’emblée la gravure sur Pandolfini fut déterminante et définitive. Qu’il fasse de la peinture ou de la sculpture, la gravure fait toujours partie intégrante du processus de création.
Cet enthousiasme pour la gravure, Pandolfini a toujours cherché à le partager. C’est ainsi que, frais émoulu de l’Ecole des Beaux Arts de Bologne, il ouvre un atelier en 1973. S’installant en Grèce en 1977, il ouvre le Centre de Gravure d’Athènes avec Dimitra Siaterli.
Collaborant avec des artistes, des organismes, des galeries, des pinacothèques et des musées tant en Grèce qu’à l’étranger, Le Centre de Gravure d’Athènes s’efforce de promouvoir la gravure par l’édition de cahiers d’art, l’impression d’œuvres originales et l’organisation de séminaires et d’expositions.
Pandolfini est aussi membre fondateur de Groupe du Centre de Gravure qui, depuis 1989, réunit des artistes ayant en commun l’utilisation de ce médium.


On retrouve le Groupe de Centre de Gravure dans de nombreuses expositions :
1989 Venise (Italie) Galerie « Segno Grafico »
1989 Rome (Italie) Centre Culturel « Alba Balestra »
1989 Athènes (GR) Institut de formation Italien
1989 Nauplie (GR) Galerie d’Art de Nauplie
1989 Mytilène (GR) Pinacothèque Municipale de Méthymna
1990 Aghia Paraskevi (GR) Centre Culturel Municipal
1990 Lefkosie(Chypre) Galerie « Argo »
1990 Mykonos (GR) Galerie « Opsis »
1991 Athènes (GR) Galerie « Kréonides »
1991 Salonique (GR) Centre Culturel « Bellideio »
1991 Berlin (Allemagne) Centre Culturel « Mütter Courage »
1993 Bologne (Italie) Circolo Artistico
1993 Gambettola (Italie) Centre Culturel Municipal
1994 Daphni (GR) La Maison du Bouziani
1998 Réthymnon (GR) Centre de Création Picturale Contemporaine
2003 Athènes (GR) Galerie « Astrolabe »


CURRICULUM VITAE


Pino PANDOLFINI

Bapheiochoriou, 78
Athènes 11 476
Tél. (30) 210 3303436
Cell.6945997052
Tél et fax (30) 210 330 34 36

1947 Gambettola (Italie) naissance
1967 Bologne (I) entrée à l’atelier de gravure et de sculpture des frères Léoni
1969 Bologne (I) entrée à l’Académie des Beaux Arts de Bologne
1973 Bologne (I)  diplôme de peinture
1975 Rome (I) collaboration au Centre Culturel « Alzaia » pendant 2ans
1977 Athènes (GR) création de Centre de Gravure d’Athènes
1989 Athènes (GR) fondation de Groupe du Centre de Gravure

EXPOSITIONS INDIVIDUELLES

1980 Argos (GR) Salle du Parc Municipal
1981 Athènes (GR) Centre Artistique et Culturel « Ora »
1981 Salonique (GR) Musée Archéologique de Salonique
1983 Kifissia (GR) Galerie « Anémos »
1985 Bologne (Italie) Galerie « Circolo Artistico »
1986 Athènes (GR) Galerie « Trito Mati »
1989 Kifissia (GR) Galerie « Epochès »
1989 Ioannina (GR) Musée Archéologique de Ioannina
1990 Chios (GR) Centre Culturel de Chios « Omeirio »
1990 Alexandrie (Egypte) Galerie « L’Atelier »
1991 Salonique (GR) Musée Archéologique de Salonique
1995 Athènes (GR)  Centre Culturel « Mélina Mercouri »
1995  Athènes (GR) Centre d’Art et de Culture « Smaragda Ioannatou »
1996 Nauplie (GR) Galerie d’Art de Nauplie, Banque Nationale de Grèce, Pinacothèque Municipale de Nauplie
1996 Le Caire (Egypte) Zamalek, Galerie « Achénaton »
1997 Alexandrie (Egypte) Galerie « L’Atelier »
1997 Alexandrie (Egypte) XIXéme Biennale
1999La Trière a été exposée à l’École Nationale Polytechnique d’Athènes (GR)
2001 Athènes (GR)  Bâtiment « Argyrometaleumaton & Barytinis »
2004  Mycènes (GR) Colline Xénia


EXPOSITIONS AVEC LE GROUPE DU CENTRE DE GRAVURE

1989 Venise (Italie) Galerie « Segno Grafico »
1989 Rome (Italie) Centre Culturel « Alba Balestra »
1989 Athènes (GR) Institut de formation Italien
1989 Nauplie (GR) Galerie d’Art de Nauplie
1989 Mytilène (GR) Pinacothèque Municipale de Méthymna
1990 Aghia Paraskevi (GR) Centre Culturel Municipal
1990 Lefkosie(Chypre) Galerie « Argo »
1990 Mykonos (GR) Galerie « Opsis »
1991 Athènes (GR) Galerie « Kréonides »
1991 Salonique (GR) Centre Culturel « Bellideio »

1991 Berlin (Allemagne) Centre Culturel « Mütter Courage »

1993 Bologne (Italie) Circolo Artistico
1993 Gambettola (Italie) Centre Culturel Municipal
1994 Daphni (GR) La Maison du Bouziani
1998 Réthymnon (GR) Centre de Création Picturale Contemporaine
1999 Athènes(GR) Pinacothèque « Psychari36 »
2003 Athènes (GR) Galerie « Art Tower »
2003 Athènes (GR) Galerie « Astrolabe »


EXPOSITIONS COLLECTIVES (Sélection)

1968 Bologne(Italie) Museo Civico
1973 Bologne(Italie) Museo Civico
1975 Ravenne (Italie) Massa Lombarda
1976 Faenza (Italie) Galerie « La Molinella »
1980 Essen (Allemagne) Essener Forum – Intergroup
1980 Athènes (GR) Galerie « Ora »
1982 Athènes (GR) Centre Culturel Municipal
1982 Athènes (GR) Galerie « Pléiades »
1984 Berlin (Allemagne) Triennal Intergrafik 84
1984 Baden-Baden  (All) Biennale 84
1985 Bologne (I) Arte Fiera 85
1985 Athènes (GR) Centre Culturel Municipal
1985 Athènes (GR) Galerie « Ora »
1985 Athènes (GR) Stégie Grammaton kai Technon
1989 Pefki (GR) Village Solaire
1990 Salonique (GR) Institut Français de Salonique
1991 Dublin (Irlande) Guiness Hop Store
1991 Palerme (Italie)
1992 La Corogne (Espagne) Galerie Municipale
1992 Athènes (GR) Pinacothèque Nationale
1992 Salonique (GR) Centre Culturel « Bellideio »
1993 Lisbonne (Portugal) Galerie de Peinture du Roi
1993 Le Pirée (GR) Théâtre Municipal
1993 Maastricht (Hollande) First  International Print Biennal 93
1994 Faenza (Italie) Circolo degli  Artisti
1996 Mykonos (GR) Vicky Drakos Art Center
1997 Cervia (Italie) Festival International de l’Art des Cerf-volants
1997 Salonique (GR) Galerie « Lola Nikolaou », Toiles d’araignée, avec Mairy Balomenou
1999 Cervia (Italie) Festival International de l’Art des Cerf-volants
1999 Arras (France) Musée d’Arras
2003 Gambettola (Italie) « La Fabbrica »